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blogART

28 avril 2005

ILLUSION

Si l'Art est accessible à tout le monde, c'est aussi une matière dont on parle beaucoup tout en la connaissant bien peu. En somme, ces définitions dénient la valeur artistique des Vénus préhistoriques de la fécondité, plus près de nous du Christ en croix de Dürer, peinture particulièrement horrible et repoussante, des personnages étirés du Gréco ou des portraits déformés d'un Modigliani. Les flous d'un Turner et les visages grimaçants de Lautrec sont bien éloignés de la conception d'une beauté qui se prévaudrait d'une Esthétique Universelle. Citons encore, plus récents, le Cri de Munch, les masques d'Ensor, le cubisme de Picasso et que dire des toiles sanglantes de Soutine, Dix, Kirchner... ainsi que... de la publicité graphique, musicale, cinématographique, qu'elle soit politique, commerciale, guerrière, nationaliste ou humaniste..... Nier une oeuvre sous prétexte qu'elle a une fonction décorative serait absurde, mais lui imposer une telle finalité serait également dogmatique et grotesque. L'art est bien plus : Il est révolte sur une affiche, répression sur un édit collé au mur, orgueil en statuaire belliqueuse, manipulation dans l'exaltation d'un travail, d'une guerre, d'une idéologie; désespérance dans un regard fixé par une pellicule, sanglots dans les graffitis d'un cachot, invitation à la consommation dans un supermarché, un magazine ... Il est joie et souffrance espoir et résignation, beauté et horreur, mais également matérialisme, manipulation et appât pour nos instincts les plus communs ! Qu'il soit plastique, musical, poétique, qu'il soit divin, impressionniste, expressionniste, matérialiste, intuitif, symboliste, surréaliste, onirique ou encore naïf, l'art est tout ce qu'on ne peut ou n'ose exprimer par le langage des mots de tous les jours. Apprenons-nous à peindre, à dessiner, à sculpter, à écrire des vers, des textes, de la musique ? Nous utilisons certes des techniques, mais celles-ci doivent se plier à l'art et non le contraire. Comme les accords dissonnants font la beauté de certaines musiques, le non-respect de règles établies volontairement ignorées, fait la singularité d'une oeuvre. Choisir un thème est une chose, le développer une autre, mais accrocher l'intérêt des spectateurs est encore bien plus difficile. Peut-être est-ce dans cette dernière prouesse que se situe le Génie.
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28 avril 2005

L'ecriture chinois

La pratique de la calligraphie chinoise apporte le bien-être physique et moral. Elle apprend la discipline, la patience et la persévérance. C'est pour cette raison que de nombreux calligraphes ont connu une longue vie. La pratique de cet art peut également changer le tempérament et apporter de la distinction, d'où l'importance accordée à la calligraphie par les lettrés à travers les siècles. En République de Chine à Taiwan, de l'école primaire au lycée et même dans l'enseignement supérieur, les élèves apprennent tous la calligraphie. On voit que celle-ci occupe même de nos jours une place importante dans l'éducation. La création de clubs de calligraphie, le support de fondations et les différents prix de concours artistiques montrent également l'attention accordée par les différentes couches de la société à cet art graphique. En somme, il est encourageant de constater que même à l'ère de la technologie informatique, l'art de la calligraphie reste toujours aussi vivant. Au fil des siècles, de ses rencontres successives avec de nombreuses cultures, la calligraphie arabo-musulmane a gagné en nuances et en beauté. La courbe a fini par triompher. Malgré la géométrie toujours sous-jacente, la chair de la lettre s'est tendue, arquée ou arrondie. Le trait s'est démultiplié. Sur les murs des monuments, certaines lettres suggèrent, de véritables jardins de signes, jouissance du regard qui se promène entre les pleins et les déliés... D'autres lettres se parent de motifs qui contrebalancent le vide de la surface. Si la géométrie des lignes pèche par excès de sécheresse, les couleurs viennent au secours de la forme absente, comme le font le bleu chaud ou le turquoise de ces anciennes céramiques, qui nous émerveillent encore. La recherche de la beauté se concentre sur la lettre, puisque l'image est écartée. Sur le bois, le cuir, l'os, puis sur le parchemin, la pierre, la brique vernissée, ou d'autres supports encore, des générations de calligraphes ont ainsi approfondi le canon de leur art et transmis oralement leur savoir à une chaîne de disciples respectueux de la tradition. Qu'en est-il aujourd'hui ? La beauté n'est nullement une valeur fixe, immuable. De même que l'espace et le temps ont changé vertigineusement (un abîme sépare le monde des anciennes cités et des caravanes, de notre ère d'intercommunication planétaire et de conquête spatiale), l'espace créateur s'est élargi. L'image est revenue au pays des signes. Mais dans un foisonnement, une anarchie qu'il faut maîtriser, tout comme il faut dominer l'emploi des nouvelles couleurs synthétiques.

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